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Une représentation politique plus proportionnelle, un moteur pour les prochaines générations.

Lors de l’élection fédérale de 2019, 50 personnes issues de minorités visibles ont été élues. Cette augmentation du nombre de représentants issus de minorités étant l’une des plus grandes dans l’histoire du pays, elle démontre néanmoins le manque de représentation au sein du système politique canadien.


Diana Ombe — cofondatrice du magazine Négritude


Selon le dictionnaire Larousse, la représentation est “ l’action de mettre en lumière un groupe, une collectivité (...) au travers de personnes élues ”.


Malgré une augmentation de 14,9 % de la représentation des minorités visibles lors de l’élection de 2019, on dénombre seulement 5 élus noirs au sein de la Chambre des communes. Un taux de représentation minime lorsque l’on sait que les minorités composaient près de 22 % de la population totale canadienne en 2016.


Pour Olive kamanyana, présidente de LeaderPOL - Leadership politique pour les personnes ascendances africaines, il est très important que nos élus à toutes les instances politiques et gouvernementales reflètent la diversité du territoire.



Selon elle, avoir des personnes émanant de divers groupes ethniques et culturels à la table, permet la mise en place de lois et de structures adaptées à toutes les souches sociales.


« Les instances gouvernementales doivent refléter la réalité du territoire alors qu’actuellement, ce n’est pas le cas. Ceci a pour conséquence que les décisions prises ne reflètent pas souvent les besoins sur le terrain puisque les gens ne parlent que de ce qu’ils connaissent », explique Mme Kamanyana.


Cette opinion est partagée par Bernadette Clément, mairesse de Cornwall, pour qui avoir des personnes diversifiées au sein de postes décisionnels permet d’apporter une conversation plus large au niveau des priorités.



Selon elle, en incluant plus de femmes ou plus de personnes issues des minorités, les problèmes abordés seront représentatifs de la réalité de la population.


« Nous, à Cornwall, on veut attirer plus d’habitants. On souhaite passer de 48 000 à 50 000 personnes. Alors, comment attirer plus de personnes ? Comment attirer cette diversité culturelle ? Pour ce faire, nous pensons qu’avoir des gens issus de cette diversité aux tables de consultations pourrait nous aider à déterminer les besoins de cette population et les outils pour communiquer avec eux de manière plus efficace », ajoute Mme Clément.


Des modèles pour les futures générations


Outre l’absence de lois pouvant bénéficier à des groupes marginalisés, le manque de représentation crée une déconnexion entre les membres de la communauté noire et les institutions politiques.


« Les jeunes ont besoin de symboles et de voir des gens qui leur ressemblent que ce soit au palier municipal, provincial ou fédéral. Si des jeunes noirs grandissent sans voir des élus qui leur ressemblent prendre des décisions, [...] il y aura une certaine frustration et un manque de confiance en soi au fur et à mesure qu’ils grandissent », ajoute Olive Kamanyana.


Cette opinion est partagée par la mairesse de Cornwall, pour qui le manque de représentation dans le milieu politique a été un facteur dans son implication tardive dans le domaine politique.


Pour elle, l’absence de personnes de couleur, en particulier de femme de couleur dans le système politique municipal, représentait un frein puisqu’elle ne se voyait pas capable d’occuper un poste de telle envergure.


« Il a fallu que l’on me demande plusieurs fois avant de me lancer. C’est ça que je déplore et que je veux changer en continuant dans la politique, en étant plus visible dans les médias sociaux et traditionnels [...] Au travers de l’usage de mes plateformes sociales, je veux montrer aux jeunes femmes noires et aux jeunes femmes des autres communautés que je suis là et qu’elles peuvent y être aussi », a expliqué Mme Clément.


Des pistes de solutions


L’une des premières pistes de solution pour aider à une meilleure représentation des communautés noires passe par avoir plus de candidats noirs dans les divers partis politiques.


« Notre organisme travaille à la sensibilisation des partis politiques pour non seulement ouvrir les candidatures aux membres de notre communauté, et les présenter au sein de circonscription où ils pourront gagner », explique Mme Kamanyana.


Outre la sensibilisation des partis, il est aussi crucial de sensibiliser la population à s’impliquer de manière plus active à la vie politique.


Pour Bernadette Clément, il est important que les nouvelles générations misent sur la recherche de mentors et d’alliés qui nous ressemblent.


Selon elle, en allant chercher l’expertise et les ressources auprès des personnes déjà établies, on sera plus capable de s’impliquer sur le long terme et de prendre des rôles de leadership dans le futur.

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