top of page

Comment dépasser les difficultés entrepreneuriales en période de pandémie.


Selon le rapport Bâtir une entreprise noire au Canada publié par la chambre des commerces noire du Canada (CCNC), les besoins les plus urgents pour les entrepreneurs sont le financement, le perfectionnement et le mentorat. En dehors de cela, les entrepreneurs doivent faire face aux mesures sanitaires changeantes, la fermeture des entreprises et la rareté des clients. Face à un marché aussi tendu, nous avons voulu vous montrer que même en temps de crise, on peut s’en sortir.


Diana Ombe — responsable marketing et co-fondatrice de Négritude Magazine.



«De nombreuses entreprises noires au Canada sont sous-financées, et la pandémie n’a fait qu’empirer ce problème», souligne Christelle François, présidente de la CCNC.

Parue le 2 mars 2021, l’enquête menée auprès de 342 entrepreneurs noirs avait révélé que les trois quarts d’entre eux pensent que leur race rend plus difficile la réussite en affaires. Le racisme systémique, la difficulté d’accès au capital et l’absence de réseau d’affaires ont tous été cités comme des obstacles à la croissance.


Un an après la parution de ce rapport, la situation des entrepreneurs noirs ne sait pas améliorer. En plus du manque de financement, ils sont confrontés à des contraintes structurelles.


C’est le cas de Joel Ntambue, traiteur et chef cuisinier. Pour ce chef d’entreprise basé à Montréal, la crise sanitaire a malheureusement causé l’annulation de bon nombre d’événements.


Joel Ntambue, traiteur et chef cuisinier



«La pandémie a affecté mon entreprise sous plusieurs aspects. Sur le plan événementiel en particulier, nous avons eu l’annulation de beaucoup de mariages et de célébration en domicile. On compte approximativement l’annulation d’une vingtaine d’événements à cause de la COVID», a-t-il déclaré.


En plus de la baisse des activités physiques, il n’a malheureusement pas pu ouvrir sa première enseigne physique.

«Je travaille pour l’instant en tant que traiteur, mais, en 2019, j’ai failli ouvrir mon premier restaurant. J’ai essayé à nouveau le procédé en 2020, mais la pandémie persiste. Je ne sais pas si je voudrais encore tenter de nouveau l’expérience cette année. Je me sens prêt, mais le terrain n’est pas encore stable pour que j’envisage une ouverture prochaine. Quand on voit ses confrères mettre la clé sous la porte aussi vite, on se pose des questions», explique Joel Ntambue.


Coach de vie Jessie Legent


De son côté, la coach de vie Jessie Legent a été plus confrontée à des défis d’ordre logistique. Cette autoentrepreneur et mère de famille, a eu son deuxième enfant durant la pandémie. Cette nouvelle réalité s’est accompagnée de difficultés logistiques pour tout le monde.


« Lorsque la pandémie a commencé le 13 mars 2020, je me suis trouvé à la maison avec mon nouveau-né et ma fille de 2 ans. Avec la fermeture des galeries et le travail de mon époux à la maison, la charge mentale était énorme. Tout ce que j’avais préparé a dû être mis de côté pour construire de nouveaux modes de fonctionnement. Actuellement, ma famille et moi avons trouvé un bon rythme qui me permet d’avoir plus de flexibilité dans mon travail. Tout de même, la ligne reste floue dans la segmentation de chacune de mes responsabilités», précise-t-elle.


Pour elle, la prédominance des personnes qui se sont lancées dans l’industrie de coaching et la diversité de l’offre, a énormément affecté son entreprise.

«De plus en plus de personnes s’affichaient et offraient des services. Il a fallu vraiment être clair par rapport à son message pour rejoindre les bonnes personnes. De même, j’ai dû changer mes services pour répondre aux problèmes de ma clientèle cible», explique Jessie Legent.


Développer des stratégies innovantes pour s’en sortir


En mai de l’an dernier, le gouvernement fédéral a annoncé un programme de prêt pour appuyer le financement et la formation des entrepreneurs noirs.


Avec des prêts pouvant aller jusqu’à 250 000 $, ce programme gouvernemental fait partie d’une globale enveloppe de 291 millions $ administré par la Fédération africaine canadienne de l’économie (FACE), un organisme sans but lucratif.


En dehors des programmes d’aide qui ont été mis en place, les entrepreneurs eux aussi ont développé des stratégies novatrices pour diversifier leur offre.

Pour l’entrepreneuse Jessie Legent, miser sur des partenariats a été un moyen pour elle de tirer son épingle du jeu.


« En joignant mes forces avec d’autres entrepreneurs, qu’ils soient dans le même domaine ou dans des domaines connexes, cela nous permit de trouver des idées innovatrices pour pouvoir offrir quelque chose qui nous parle. Chacun peut ainsi contribuer en utilisant nos forces pour rejoindre plus de personnes », indique-t-elle.

De son côté, Joel Ntambue a préféré adapter sa stratégie marketing en mettant sur les médias sociaux.


«Ces plateformes ne demandent pas un coût financier pour l’instant. Si vous comprenez leur fonctionnement, vous pouvez facilement en bénéficier. J’ai trouvé beaucoup de stratégies avec Instagram, snapchat et Tik Tok. La visibilité que j’ai générée sur ces plateformes pouvait être manipulée à ma guise», explique-t-il.


En misant sur des visuels attrayants, une belle qualité d’image et des jeux-concours, Joel Ntambue a réussi à capter l’attention de 32 000 abonnées sur Instagram.


Quelques conseils pour les entrepreneurs qui éprouvent des difficultés


Comme on a pu le voir avec nos intervenants, la pandémie a eu un impact sur le mode de fonctionnement de la plupart des entreprises. Avant de partir, ces derniers nous ont donné quelques conseils pratiques pour vous aider si vous trouvez dans la même situation.


1. Être capable de se réinventer

S’il fallait retenir une seule chose de la pandémie, c’est qu’il faut adapter son business modèle. Être présent aussi bien sur le plan physique qu’en ligne, capitaliser sur l’attention des réseaux sociaux, avoir un site web pour que l’on puisse vous retrouver sont des étapes essentielles pour asseoir votre présence auprès de votre clientèle cible.


Un bon entrepreneur apprend de ces erreurs et est mesure de se relever, qu’importe les situations de la vie.


2. Être visuel

Il est important de plaire au regard avant d’activer les 5 autres sens.

Un beau produit, un beau plat, une belle œuvre d’art ou encore un beau site internet sont des moyens nécessaires pour plaire à votre audience.


Assurez-vous d’avoir une bonne qualité d’image et des vidéos qui illustrent bien la qualité de votre travail.


Comme le dit le chef, «je ne cherche pas des cuisiniers, mais des artistes. Être un cuisinier, c’est faire ce que vous demande votre Chef. Alors qu’être un artiste c’est être en mesure de te mettre avec le chef et de créer avec lui.»


3. Rester aligner avec ses valeurs

«Il y a plusieurs opportunités, il y aura toujours des opportunités, mais le plus important est de rester aligner à soi et à ses valeurs», déclare Jessie Legent.


En temps de crise, il est très facile de vouloir générer des ventes à tous les prix pour que notre entreprise reste à flot. Portant, c’est une erreur.


Votre clientèle aime votre authenticité avant tout. Il ne faut en aucun cas compromettre votre idéal pour plaire à la masse.


En temps de crise comme en période normale, il est important de diversifier vos plateformes de communications et de vente. N’ayez pas peur de revoir même votre stratégie marketing au besoin. Tout ceci est normal. Cependant, ne compromettez pas vos valeurs dans le procédé.



bottom of page