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SOMMET DYNASTIE : INCLUSION, ÉQUITÉ ET JUSTICE DANS LES INSTITUTIONS MÉDIATIQUES ?



La Fondation Dynastie a ouvert officiellement le 4 novembre 2022, les portes du « Sommet Dynastie », dont la mission est de créer un espace d’échanges pour les créateurs afrodescendants au Québec. Le but étant de les écouter et de les conseiller sur les bonnes pratiques du milieu, mais aussi de sonner l’arme auprès des institutions décisionnelles québécoises par rapport aux enjeux qui freinent l’évolution de leurs projets artistiques.


Cette année à travers une programmation enrichissante : des ateliers et panels de discussions, l’idée est de questionner, de repenser et de reconstruire collectivement les industries culturelles et médiatiques. Pour ce faire, trois axes sont importants à prendre en considération notamment : rebâtir la confiance, renforcer la communauté et réinventer notre culture.


Ces axes sont à peu près des repères pour identifier clairement les problèmes et trouver des solutions efficaces, mais surtout inclusives.

À travers les panels et ateliers offerts durant l’événement, trois mots clés ressortent souvent : Inclusion, équité et justice.


« Sans barrières médiatiques », les représentants chargés de veiller à l’inclusion et à l’équité dans certaines institutions médiatiques en parlent.


Le dernier panel de la journée intitulé « Sans barrières médiatiques » animé par le producteur Éric Kanago à bien fait ressortit l’importance d’inclure ces valeurs dans les instances décisionnelles. Alors, comment faire tomber les barrières ? Quel est le travail qui a été fait pour réduire les inégalités quant à l’accès aux ressources disponibles pour les créateurs émergeant dans le monde des médias ? À ces questions, les panélistes Yolande James (Directrice générale, diversité et inclusion à Radio-Canada), Cathy Wong (Vice-présidente, équité, diversité, inclusion et langues officielles à Télé-Films Québec) et Diego Briceno (Chef principal, contenu et diversité au Fonds des Médias du Canada), ont essayé de répondre.



Diego Briceno, qui est en poste depuis 2020 en tant que Chef principal, contenu et diversité au Fonds des Médias du Canada, expliquent que la langue et la culture peuvent constituer des barrières considérables pour l’accès au fonds.


« En tant que producteur, je ressentais des barrières culturelles et même linguistiques importantes. Comment faire comprendre à quelqu’un une histoire qui se passe ailleurs qui serait peut-être peu intéressante pour un public québécois. Trouver notre place dans le milieu audiovisuel est difficile en général, il faut l’avouer. » - Diego Briceno, Chef principal, contenu et diversité au Fonds des Médias du Canada,

Il a expliqué durant le panel que plusieurs changements sont enclenchés avec le FMC, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.


De l’autre côté, la Directrice générale, Diversité et Inclusion à Radio Canada de Radio Canada, Yolande James affirme « Ce changement de paradigme qu’on voit dans la société est aussi vrai à l’intérieur de nos institutions. Oui la création de ces rôles fait qu’on envoie un message, qu’on doit d’être le reflet de la société et présentement on ne l’a pas et il faut faire des efforts pour que ça se passe. » Selon elle, le problème est de partager et réside au niveau du partage du pouvoir.

« Enfin de compte c’est une question de partager le pouvoir. C’est pour cela que c’est difficile. Quand le gâteau, tu l’as eu à toi tout seul pendant longtemps et là tu dois le partager, c’est plus difficile et la réalité c’est qu’il va falloir partager maintenant et c’est ça mon rôle. » -Yolande James, Directrice générale, Diversité et Inclusion à Radio Canada de Radio Canada

Elle dit que toutes les équipes sont motivées par rapport à l’inclusion, mais il faut que ces belles intentions soient suivies d’actions pour faire tomber ces barrières.


Pour Cathy Wong, Vice-présidente, équité, diversité, inclusion et langues officielles à Télé-Films Québec, il faut reconnaitre que le système a malheureusement été conçu en faveur d’un groupe de personne au détriment de la minorité.



« Il faut qu’on reconnaisse que la façon dont on a fabriqué la pizza, ben systématiquement, elle a été construite pour exclure d’une certaine façon. Cette pizza n’a jamais été construite à la base, pour être partagée et aujourd’hui, il faut qu’on apprenne à la reconstruire et à la déconstruire, en ajouter ou enlever certains ingrédients. C’est de cette façon qu’on peut apporter un changement et dans notre cas 50 ans de décisions qu’il faut requestionner. » - Cathy Wong, Vice-présidente, équité, diversité, inclusion et langues officielles à Télé-Films Québec

Elle résume ces propos en expliquant une démarche importante à suivre pour remédier au problème. Pour elle, il faut d’abord reconnaitre qu’il existe des barrières, remettre en question les programmes de financement existants et identifier clairement les problèmes.


Les panélistes semblent tous avoir un plan d’action pour améliorer la situation et ont également déjà entrepris des gestes qui fonctionnent. Après une longue conversation autour des questions du public, quelques pistes de solutions ont été mises en avant, pour favoriser l’inclusion, l’équité et la justice au sein de ces institutions notamment :

  • L’échange de connaissances entre créateurs émergents et ceux qui ont réussi dans le domaine pour qu’ils puissent être informés par rapport aux ressources disponibles et à la marche à suivre.

  • Avoir une pensée inclusive dans l’élaboration des offres de fonds.

  • Au sein de la communauté, il faudrait avoir un discours homogène et parler d’une seule et même voix des besoins.

La deuxième journée du sommet portera plus sur le volet culturel.

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