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Même en temps de crise, « ils » trouvent le moyen d’avoir une attitude discriminante.

Opinion Par Mlle Maneno




Ce n’est plus un secret pour personne, Vladimir Poutine a décidé de faire la guerre en Ukraine pour plusieurs raisons, qui lui semblent légitimes. Que se passe-t-il ? Depuis le début de « l’opération Poutine » en Ukraine, plusieurs civils ont abandonné leurs villes, leurs villages, pour se rendre dans des pays voisins comme la Pologne qui a déjà accueilli plus de 300 000 Ukrainiens selon le rapport de l’ONU du 2 mars. Et c’est alors que l’on constate que plusieurs ressortissants afro-descendants, se voient refuser le droit de traverser de la frontière ou même d’accéder à certains services au même titre que les autres !


J’ai cherché à mettre en lumière des témoignages réels, d’afro-descendants, qui vivent présentement cette situation déplorable sans grand succès.


Entrons dans le vif du sujet. De toutes les histoires que j’ai pu lire, celle de Johanna, étudiante en première année de médecine à l’Université nationale V. N. Karazin Kharkiv, m’a le plus marquée. Dans un reportage produit par le média Brut et réalisé par la journaliste Nadège Justiniani, Johanna comme plusieurs autres immigrants afro-descendants, Johanna s’est vu refuser directement ou indirectement le droit de traverser la frontière ukraino-polonaise. Comme tout autre civil en Ukraine, cette jeune femme a pu se rendre à la frontière polonaise, mais le témoignage que vous allez lire ici vous laissera probablement abasourdi.


Elle parle de la réaction de la patrouille à la frontière et dit : « Ils nous ont gardés sans raison, je ne sais pas pourquoi. Et ils laissaient passer les autres Ukrainiens. On est restés là plus de cinq heures. Une Ukrainienne est arrivée, elle n’a rien eu à dire et ils l’ont laissé passer. (..) Quand ils ont vu l’Ukrainienne arriver, ils nous ont même frappés pour qu’on la laisse passer. Ils nous ont frappés en disant : “Partez, partez, partez, laissez-la passer.” Même si ce n’est pas notre pays, ça ne veut pas dire qu’on n’est pas humain. »


Même durant cette période de crise majeure, certains trouvent encore le moyen de poser des actions discriminantes envers les communautés minoritaires. Les afro-descendants ne sont pas les seuls à avoir vécu une situation similaire, il y a également d’autres communautés de la minorité visible qui la vivent. Les patrouilles ont-elles reçu l’ordre de prioriser le passage de certains civils au détriment de d’autres parce que ces derniers sont des étrangers ? Alors si ce n’est pas le cas, ont-ils décidé délibérément d’agir de la sorte ? Je ne saurais répondre à cette question, je n’ai pas eu la chance de discuter avec eux ! Tout ce que je sais, c’est que pendant plusieurs siècles la communauté noire a vécu diverses formes d’oppressions qui se sont perpétuées et qui prennent de nouvelles formes aujourd’hui à cause du racisme. Ces actions sont horripilantes et inhumaines.


Je suis tout de même contente de savoir que l’Union Africaine a pu soulever le problème. Dans une déclaration diffusée le 28 février, il est mentionné que : « Le Président en exercice de l’Union africaine et Président de la République du Sénégal, S.E. Macky Sall, et le Président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, suivent de près l’évolution de la situation en Ukraine et sont particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens africains, se trouvant du côté ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité. »


Plusieurs médias dont je m’abstiendrai de parler ici (parce qu’ils n’en valent pas vraiment la peine), se sont permis, à travers leurs reportages, d’avoir des propos qui minimisent la gravité de la situation et qui sont quelque peu discriminants et décourageants.


On voit bien encore que malgré les séquelles qui témoignent de l’atrocité et du manque d’humanité dont on fait preuve une bande d’humains assoiffés de pouvoir durant les deux guerres mondiales, nous nous retrouvons quand même aujourd’hui en 2022 dans la genèse de ce qui pourrait devenir la troisième guerre mondiale. De toute façon, il faut garder espoir, que cette crise marquante de l’histoire de notre époque, éveillera les consciences sur ce qui est plus essentiel et qu’au lieu de nous diviser, nous trouverons enfin un commun accord ou tous les individus se sentiraient écouter sans discrimination. Cet état d’esprit et de pensée serait-il utopique ?


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