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« Tous les citoyens et citoyennes ont une responsabilité face au profilage racial »




Paru en août 2019, le rapport harmony sur les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées montrait un taux d’arrestation disproportionné à l’égard des noirs et des autres minorités visibles. Une situation alarmante qui, à cause de la mort de Georges Floyd, met de l’avant la notion de profilage raciale au sein des forces de police canadiennes.


Diana Ombe — cofondatrice de Négritude Magazine


Selon la Commision ontarienne des droits de la personne, Le profilage racial représente toute action prise pour des raisons de sûreté, de sécurité ou de protection du public qui repose sur des stéréotypes fondés sur la race, la couleur, l’ethnie, l’ascendance, la religion , le lieu d’origine ou une combinaison de ces facteurs plutôt que sur un soupçon raisonnable, dans le but d’isoler une personne à des fins d’examen ou de traitement particulier.


Selon le rapport émis par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM), les personnes noires auront tendance à être interpellées de manière plus fréquente (66 % à 93 % respectivement) par rapport aux personnes non racialisées.


Pour Darlène Lozis, présidente de l’organisme 3R international, 2 ans après la promulgation de ce rapport, le profilage racial est un phénomène toujours aussi présent au Canada.



Selon elle, bien qu’il ne soit pas inhérent au système judiciaire, les préjugés et les stéréotypes présents dans le pays contribuent à accentuer les différences dans le traitement des communautés marginalisées.


« Beaucoup de chercheurs ont démontré que le profilage racial existe depuis plusieurs décennies. Ce n’est donc pas un phénomène nouveau », explique Darlène Lozis.


La surreprésentation des minorités dans les prisons


Le profilage racial étant interdit au Canada, il est difficile de regrouper des données visibles pour pouvoir mesurer l’ampleur du phénomène.


Selon Mme Lozis, une forme évidente du profilage racial dans la société canadienne se trouve dans la surreprésentation des noirs dans le système carcéral canadien.


Une situation qui avait été dénoncée par le service correctionnel du Canada. Le service avait déterminé que 7,3 % de la population carcérale était noire de 2017-2018.


Pour Mme Lozis, cette disparité au sein de la population carcérale vient d’un contrôle intensif et fréquent des jeunes noirs par les policiers.


« Il y a un manque de compréhension de l’histoire en ce qui concerne l’apport des groupes minoritaires à l’édifice du Canada. Ce manque de connaissances va entraîner la naissance de préjugés sociaux, qui pourront aussi affecter les membres de la police », explique-t-elle.


Des pistes de solutions


Pour Darlène Lozis, il faut d’abord miser sur l’éducation si l’on veut enrayer le problème du profilage racial.


« Il faut que le curriculum sur le plan historique soit rétabli pour que, dès le plus jeune âge, on soit éduqué sur l’origine des divers groupes ethniques et le passé colonial canadien », explique-t-elle.


Outre l’impact de l’éducation, il est essentiel de miser sur une action collective pour enrayer le phénomène.


Selon elle, « tous les citoyens et citoyennes ont une responsabilité face au profilage racial. [...] Il est donc nécessaire d’avoir des gens issus de la minorité qui pourront informer et aider au changement de culture à long terme. »


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